Bénévolat et revendications
Les lycéens souhaitent s’engager différemment
Si les lycéens semblent s’éloigner des formes d’engagement traditionnelles (politique et syndicale), ils ne sont pas, pour autant, désintéressés par l’idée de s’engager dans la vie de la société. L’enquête du Cnesco met en évidence que les lycéens se tournent vers d’autres formes d’engagement, à travers du bénévolat (humanitaire et environnemental) ou des actions revendicatives plus ponctuelles (pétitions, manifestations, boycotts).
Un engagement bénévole plébiscité
Le bénévolat se développe actuellement chez les jeunes adultes. 33 % des jeunes de 18 à 29 ans pratiquent une activité bénévole (37 % pour les jeunes diplômés au-delà du Baccalauréat) (Crédoc/INJEP, 2017). Le bénévolat est, ainsi, largement plébiscité par les jeunes adultes avec un taux d’engagement des jeunes Français parmi les plus élevés d’Europe (Crédoc/INJEP, 2016) et en nette hausse ces dernières années (+34 % de bénévoles chez les moins de 35 ans entre 2010 et 2016) (France Bénévolat, 2016).
L’enquête réalisée par le Cnesco auprès des élèves de Terminale confirme cet engouement dès le lycée. En effet, plus de 4 lycéens sur dix (44 %) s’engagent dans une association humanitaire et/ou de défense de l’environnement. Les jeunes scolarisés dans les lycées privés sont ceux qui plébiscitent le plus cette forme d’engagement (52 %, contre 42 % dans le public).
À l’avenir, les lycéens sont mêmes 75 % à déclarer qu’ils souhaitent être bénévoles dans une association quand ils seront adultes. Ce résultat est en lien avec les enquêtes portant sur les jeunes adultes de moins de 30 ans (Crédoc/INJEP, 2015) : 80 % d’entre eux se déclarent déjà bénévoles ou prêts à s’engager dans le bénévolat et 87 % expriment leur confiance dans les associations.
Un intérêt pour des actions revendicatives ponctuelles
Lorsqu’ils seront adultes, les lycéens semblent vouloir également s’engager dans des actions revendicatives sur des sujets identifiés. Cela se traduit par un engouement pour des actions protestataires ponctuelles et non nécessairement affiliées (à un syndicat ou à un parti politique par exemple) telles que la signature de pétitions (71 % d’entre eux déclarent qu’ils souhaitent agir de cette manière), la participation à des manifestations (62 %) ou encore le boycott de produits (58 %).
Ce que pensent les Français
Selon le baromètre de la confiance politique (CEVIPOF – OpinionWay, 2018), le boycott de produits (43 %) et la manifestation (26 %) sont les modes privilégiés d’expression des citoyens, derrière le vote (61 %). Le militantisme dans un parti politique arrive nettement après (8 %). Parmi les jeunes adultes de moins de 30 ans, 35 % ont déjà signé une pétition en ligne et 17 % ont participé à une grève ou à une manifestation (Crédoc/Injep 2015). Les études montrent que ces formes ponctuelles d’engagement se sont fortement développées à partir des années 2000, tournant le dos à une vision d’une jeunesse démobilisée politiquement.