Contexte
Contexte : les inégalités extérieures à l'école
Dans un premier temps de l’analyse, le Cnesco a étudié les dynamiques démographiques et les contextes socio-culturels très variables selon les territoires. Ils constituent la toile de fond sur laquelle va se développer le système scolaire.
Une classification des quartiers qui témoigne de la diversité des profils socio-spatiaux des territoires d’Île-de-France
Tandis qu’une bonne partie des villes des régions du nord et de l’est sont délaissées, les soldes migratoires et naturels positifs renforcent ce que l’on appelle « le croissant attractif » qui va de Rennes à Grenoble, en passant par Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Aix-Marseille. Métropolisation et désindustrialisation sont en cause, créant ainsi des inégalités économiques et démographiques au sein du territoire (Dherbécourt & Le Hir, 2016).
La métropolisation du territoire français est à l’œuvre depuis les années 1980 et provoque des mouvements migratoires générateurs d’inégalités en matière de conditions de scolarisation. Au quatuor historique des « aires urbaines millionnaires » (Paris 12,4 millions d’habitants en 2013 ; Lyon 2,2 ; Aix-Marseille 1,7 et Lille 1,1), il faut désormais ajouter Toulouse (1,2), Bordeaux (1,1) et Nice (1).
Un contexte socioculturel hétérogène
L’inégale répartition des non-diplômés chez les plus de 15 ans oppose les académies d’Outre-mer et de la vieille France industrielle rurale et urbaine du nord à celles du sud. Les « métropoles millionnaires » et autres grandes aires urbaines concentrent les plus diplômés, en lien avec l’accumulation de fonctions technopolitaines et métropolitaines depuis 30 ans.
En quelques années, de 2006 à 2011, la part des habitants sans diplôme se réduit partout en France, sauf dans quelques zones rurales minoritaires de Corse, de Guyane, des Pyrénées, des Alpes du sud et du Massif central.
Un contexte socio-économique défavorable dans certains territoires
Un territoire hétérogène du point de vue socio-économique
La désindustrialisation au nord et à l’est de la France métropolitaine et, au sud, le fort solde migratoire avec un taux d’emploi insuffisant expliquent les plus forts taux de RSA et de chômage. Il en va de même dans les Outre-mer aux économies très déséquilibrées et sous-développées. Des zones rurales sous faible influence urbaine paient le prix du recul de leurs industries agro-alimentaires et autres activités industrielles manufacturières à faible contenu technologique. D’autres, plus rares (frontalières), tirent avantage du niveau des salaires en Suisse, au Luxembourg et en Allemagne et des consommations des touristes étrangers en France (Caro, Cnesco, 2018).
Des risques d’échec scolaire territorialisés
À la lecture de la littérature scientifique sur le sujet, les risques sociaux d’échec scolaire (Boudesseul, Cnesco, 2017) et de décrochage peuvent s’appréhender à partir de sept critères relevant des parents d’élèves (Insee, 2011): le niveau de revenu (médian), le taux de chômage (15-64 ans), le statut d’emploi (% de CDI), le niveau de diplôme (45-54 ans), la nature du logement (% de logements sociaux), le type de famille (monoparentale, nombreuse).
Une analyse statistique multivariée de ces indicateurs, à l’échelle de tous les cantons et des arrondissements des communes de Paris, Lyon et Marseille, produit sept types de cantons et d’arrondissements quant au risque d’échec et de décrochage.