Résultats scolaires


Une réussite scolaire inégale sur le territoire

Les différences de performances scolaires restent très marquées selon les académies entre 2004 et 2014. Par ailleurs, le taux de redoublement peut varier du simple au double selon les communes.

Des inégalités dans la réussite aux examens qui perdurent

Les taux de réussite au DNB et au baccalauréat entre 2004 et 2014 progressent, mais les différences entre les académies perdurent entre les académies, comme celles de Rennes, Grenoble et Nantes, d’un côté et celles d’Outre-mer et de Créteil de l’autre (Caro, Cnesco, 2018).

Le taux de réussite au DNB est supérieur à la moyenne dans les académies de Rennes, Nantes, Grenoble et Strasbourg. Les plus faibles taux de réussite au DNB s’observent en 2014 :

  • dans des cantons ruraux ;
  • dans des cantons urbains où la population est en difficulté économique et sociale ;
  • dans les cantons d’Outre-mer.

La réussite au DNB est inférieure à 10 points de la moyenne dans les 10 % des communes au revenu médian le plus faible, en 2016 (80,6 %, vs 90,7 % dans les 10 % de communes au revenu médian le plus élevé).

Le taux de réussite au baccalauréat général est supérieur à la moyenne dans les académies de Rennes, Nantes, Versailles, Grenoble, Strasbourg et Toulouse. Hors Outre-mer, les taux les plus faibles s’observent en milieu urbain francilien ou lyonnais paupérisé.

Des résultats aux tests de lecture et de numératie qui ne se recoupent pas toujours

Les difficultés en lecture se concentrent sur certains territoires. Les résultats du test de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC), montrent des scores plus faibles en lecture :

  • dans le Nord de la France et la banlieue d’Ile-de-France (exemple : 17,6 % dans l’Aisne, contre 9,6 % en moyenne) ;

  • dans les Outre-mer (exemple : 75 % à Mayotte et 45 % Guyane).

Concernant la numératie, 9,7 % des jeunes de 17 ans ont des difficultés pour faire un calcul simple, mais certaines régions comme la Picardie sont nettement au-dessus de la moyenne (19,8 %).

Les difficultés en lecture et en numératie ne se recoupent pas nécessairement. Ainsi, plus de la moitié des jeunes qui ont des difficultés de lecture n’ont pas les mêmes difficultés en numératie.

Un redoublement qui peut varier du simple au double selon les communes

En France métropolitaine, le taux de redoublement moyen au collège est passé de 6,1 % en 2004 à 2,9 % en 2014. Cette tendance à la baisse se vérifie également dans les Outre-mer (7,5 % en 2004 vs 2,5 % en 2014) (Caro, Cnesco, 2018).

En 2014, les plus forts taux de redoublement au collège (public et privé) sont enregistrés dans les académies :

  • franciliennes ;
  • lilloise qui concentre un fort taux de chômage ;
  • du sud-est méditerranéen qui concentrent également un fort taux de chômage.

Concernant les taux de redoublement au lycée général, celui-ci a fortement diminué, passant de 10,9 % en 2004 à 4,2 % en 2014 en France métropolitaine et de 11,9 % en 2004 à 6 % en 2014 dans les Outre-mer.

Ce taux est plus élevé dans beaucoup de cantons :

  • d’Île-de-France ;
  • des extrémités Sud et Nord de l’hexagone déjà signalées pour leurs forts taux de redoublement au collège et de chômage ;
  • ruraux sous faible influence urbaine ;
  • des Outre-mer.

Un décrochage scolaire qui se concentre sur certaines zones

La répartition des risques sociaux d’échec peut être confrontée à celle des décrocheurs (Caro, Cnesco, 2018 ; Boudesseul et al. (Centre associé au Céreq de Caen), et Monso (Depp), (2016), Atlas des risques sociaux d’échec scolaire) que l’on peut approcher via la cartographie des jeunes âgés de 15 à 24 ans qui sont sans diplôme (Insee).

Les plus fortes proportions de décrocheurs se concentrent dans deux zones :

  • les marges du grand bassin parisien (Somme, Aisne, Marne, Yonne, Eure, etc.) qui constituent des lieux de résidence de nombreux jeunes chômeurs et de décrocheurs mais pas de lieux d’emplois diversifiés, à l’inverse des métropoles ;
  • les régions méditerranéennes à fort taux de chômage et à économie déséquilibrée, avec une économie présentielle touristique et saisonnière.

Ces deux types de zones correspondent aux cantons les plus à risque social d’échec scolaire et de décrochage.

Cependant, d’autres cantons ne correspondent pas à la typologie (Boudesseul, Cnesco, 2018). L’Aquitaine, par exemple, est une zone à risque social modéré alors qu’elle est très concernée par l’accumulation de décrocheurs. A l’inverse, les Vosges font figure de zone à fort risque social alors qu’elles sont peu touchées par l’accumulation de décrocheurs. D’autres hypothèses sur le décrochage scolaire peuvent alors être formulées comme le rôle des équipes éducatives dans les établissements scolaires ou les distances aux collèges et lycées pour les communes non équipées.