Coût du redoublement
Rapport scientifique
Dans le cadre de la conférence de consensus sur le redoublement et ses alternatives (27 et 28 janvier 2015), le Cnesco a commandé une étude à l’Institut des Politiques Publiques (IPP) portant sur l’estimation du coût du redoublement et sur l’impact budgétaire d’éventuelles réformes prévoyant son abandon partiel ou total.
La réallocation du coût du redoublement
L’évaluation du coût du redoublement a été confiée aux économistes de l’Institut des Politiques Publiques afin de répondre aux interrogations soulevées lors de la phase exploratoire de la conférence de consensus. Le coût du redoublement est ainsi estimé à environ 2 milliards d’euros par an. Cependant, ce montant n’est mobilisable que progressivement pour des politiques alternatives.
En estimant au préalable l’effet du redoublement sur les trajectoires scolaires des élèves (leur durée et leur nature), l’IPP estime le coût du redoublement en primaire et au collège à environ 1,03 milliard d’euros (dont environ 0,4 milliard pour le redoublement en primaire et 0,6 milliard pour le redoublement au collège). Le coût du redoublement au lycée est, quant à lui, estimé à environ 1 milliard d’euros.
Les travaux de l’IPP scénarisent différentes réformes induisant la suppression partielle ou totale du redoublement dans les différents degrés de la scolarité. Le rapport montre alors que l’économie espérée ne peut être disponible qu’à l’issue d’une période transitoire relativement longue. En effet, à court terme, un élève de CM2 qui ne redouble plus ne réduit pas la dépense éducative (il coûte une année de 6ème au lieu d’une année de CM2). Ainsi, l’économie qui résulte d’une sortie plus rapide du système scolaire n’est réalisée qu’à la fin de chaque carrière scolaire. Aussi, la suppression totale du redoublement (hors classes diplômantes) à la rentrée 2015 permettrait à partir de la rentrée scolaire 2027 d’économiser environ 2 milliards par an.
La suppression du redoublement coûte, la première année, près de 20 millions d’euros. Les premières économies budgétaires (237 millions d’euros) apparaissent deux ans plus tard et augmentent ensuite, année après année, jusqu’à l’état stationnaire atteint en 2027.