Inégalités et redoublement
Les élèves sont-ils égaux face au redoublement ?
Quel est le poids de l'origine socioéconomique, de la nationalité, de la langue parlée ?
Jean-Jacques PAUL, Université de Galatasaray (Turquie)
À retenir
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Le redoublement affecte plus fréquemment les enfants dont les parents occupent une CSP-, et ce, dès l’école primaire et à niveau de compétence égal.
- Le redoublement affecte plus fréquemment les enfants issus de l’immigration (notamment ceux d’origines maghrébine et portugaise), cependant, après contrôle du niveau initial, leur progression en français et en mathématiques est plus forte et leur taux de redoublement plus faible.
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Le redoublement touche plus les garçons que les filles issus de milieux sociaux défavorisés ou de l’immigration.
Le redoublement accélère-t-il les inégalités à l'école ? Quelles sont les causes de ces inégalités face au redoublement ?
Thierry TRONCIN, IREDU
À retenir
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Les garçons dont les parents ont un faible niveau d’éducation et un statut d’emploi précaire sont les plus touchés par le redoublement. Leur écart de compétences est visible dès la maternelle et se conforte au fil de la scolarité (en France plus qu’ailleurs).
- La diminution du taux de redoublement depuis 10 ans n’est pas liée à une baisse de la proportion d’élèves en grande difficulté (qui stagne), et bénéficie principalement aux élèves favorisés.
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Les parents et élèves issus de milieux défavorisés valorisent davantage le redoublement, et les professeurs considèrent que cette pratique leur est adaptée. Pourtant, il est un vecteur de discrimination sociale et est un mécanisme d’amplification des différences initiales de compétences.