Thème 6 - Comment les compétences non académiques, ou soft skills, influencent-elles l'insertion professionnelle des jeunes aujourd'hui ?

Quels liens établir entre compétences non académiques et parcours scolaire et professionnel des jeunes aujourd’hui ?

Sophie Morlaix, Institut de recherche sur l’éducation (Iredu), université de Bourgogne

À retenir

Sophie Morlaix revient sur l’émergence des compétences non académiques et comment elles peuvent influencer les parcours scolaire et professionnel des jeunes aujourd’hui :

  • Les compétences non académiques (aussi appelées compétences sociales et émotionnelles ou encore soft skills) se construisent en partie hors de l’école, dans différentes sphères de socialisation : famille, groupes de pairs, associations, etc.

  • Les résultats de la recherche montrent un rapport étroit entre les compétences non académiques et la réussite scolaire : les performances scolaires ne dépendent pas uniquement des capacités cognitives de l’individu, mais également de certaines compétences dites non académiques, comme la persévérance ou la motivation. La bienveillance des enseignants ou des équipes éducatives vis-à-vis des élèves contribuerait à développer chez les élèves un certain nombre de compétences non académiques, favorables pour leur réussite scolaire.

  • Les effets des compétences non académiques sur les parcours professionnels sont également prouvés : sur le marché du travail, elles permettent aux individus de se démarquer (compte tenu du nombre croissant de diplômés) et semblent liées notamment à une valorisation salariale. C’est pourquoi, les recherches sur les effets des compétences non académiques semblent primordiales pour saisir les processus à l’œuvre dans les choix de parcours scolaires et professionnels.


Quelles compétences non académiques sont attendues des jeunes sur le marché de l’emploi ?

Even Loarer, Institut national d’étude du travail et d’orientation professionnelle (Inetop), Conservatoire national des arts et métiers (Cnam)

À retenir

Even Loarer présente les compétences non académiques qui sont attendues des jeunes sur le marché de l’emploi :

  • La notion de compétences est d’abord née dans le monde du travail avant de rejoindre les questions d’éducation et de formation. À partir des années 70, la mondialisation et les évolutions technologiques modifient les formes et les contenus du travail (montée des activités de relation, notamment commerciales, de soin et de service). Le changement, l’imprévisibilité sont progressivement installés comme norme. Faire face à ces évolutions, il est demandé aux travailleurs des compétences qui permettent l’adaptation au changement, l’innovation et la communication.

  • Dans ce monde en mutation permanente, si les entreprises ont besoin d’être réactives, innovantes, elles attendent des salariés, et donc des jeunes diplômés, qu’ils soient capables de porter cette agilité organisationnelle : des recherches révèlent que, selon les employeurs, les compétences comportementales sont prioritaires par rapport aux compétences techniques. Parmi les compétences les plus citées, on peut mentionner l’autonomie, la capacité à travailler en équipe, la capacité à s’organiser ou encore la capacité d’adaptation. Cependant, le diplôme garde une place importante.

  • Les soft skills les plus sollicitées reposent sur les représentations des employeurs de ce qu’est un salarié. Il est rare qu’un employeur recrute sur la base des compétences citoyennes ou sur la sensibilité au développement durable. A contrario, la présence de la capacité à gérer son stress est fréquente dans les soft skills attendues.