Thème 7 - Comment concevoir des dispositifs de formation continue qui répondent aux défis du monde du travail en mutation ?
Quelles compétences sont aujourd’hui attendues pour les ingénieurs face aux défis climatiques ?
À retenir
Klara Kövesi s’intéresse aux compétences pour les futurs ingénieurs afin de relever les défis du développement durable, à travers une enquête menée auprès d’élèves et d’enseignants en formation d’ingénieurs, mais aussi d’employeurs, dans différents pays européens, afin d’identifier les compétences clés dans le cadre de leur formation :
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L’accélération de l’innovation et du développement technologique a un impact sur la formation et le rôle traditionnel des ingénieurs, qui participent aujourd’hui à la résolution des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU : aux compétences techniques fondamentales (mathématiques, numériques, en recherche, etc.) et d’application (résolution des problèmes, innovation, prise de décision, etc.), s’ajoutent les compétences transversales orientées vers les personnes (communication, collaboration, négociation, etc.) et des modes de pensées (esprit critique, pensée synthétique, etc.) et les attitudes (ou compétences non académiques) liées à la vision du monde (responsabilité sociale, culture générale, etc.) et liées au caractère et à l’orientation éthique (adaptabilité, agilité, curiosité, empathie, etc.).
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Les résultats de l’enquête révèlent que les compétences techniques sont bien enseignées, mais qu’il faut les compléter avec des compétences transversales, et que les compétences non académiques, qui sont considérées comme nécessaires, ne sont pas suffisamment intégrées dans les programmes de formation. L’intégration dans les programmes de ces nouvelles compétences peut se faire en ajoutant de nouveau cours aux programmes ou encore en reconstruisant les programmes d’études, toutefois certaines barrières existent comme le manque de connaissances techniques et de sensibilisation des enseignants (manque de formation).
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Les élèves-ingénieurs français cherchent à faire un travail qui a du sens : ils sont très motivés pour effectuer un travail dédié à une bonne cause, pour avoir un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et pour avoir une carrière et un leadership au niveau international. Ils sont en revanche moins motivés par un emploi stable et sécurisé, par le fait de devenir un expert technique ou de se lancer dans l’entrepreneuriat.
Comment concevoir des formations pour adultes et jeunes adultes prenant en compte les évolutions du monde du travail ?
À retenir
Ariane Fréhel s’interroge sur la manière de concevoir par le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) des formations pour adultes et jeunes adultes prenant en compte les évolutions du monde du travail :
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Le besoin de nouvelles compétences dans différents domaines est exprimé par les collectivités publiques, par le marché de l’emploi et par les salariés eux-mêmes. Ce besoin est lié à l’évolution des métiers. Les domaines de ces nouvelles compétences sont : la digitalisation et l’intelligence artificielle, le développement durable, les compétences non académiques ; l’évolution et l’inflation réglementaires.
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Le Cnam part du constat que pour intégrer ces nouvelles compétences dans les cursus de formation, la formation initiale doit s’adapter tout comme la formation tout au long de la vie. Cela peut se traduire par une évolution des programmes de l’enseignement secondaire et des maquettes de l’enseignement supérieur, ou encore par une internationalisation des formations. Cela peut aussi passer par la prise en compte des suggestions de professionnels qui interviennent dans les actions de formation, mais aussi de celles des élèves qui ont en bénéficié.
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Les besoins en nouvelles compétences peuvent être comblés par les micro-certifications : ce sont des formations courtes (7h à 30h) proposées en réponse : à l’accélération des transformations et transitions dans les organisations ; à des actifs qui ont déjà un niveau de diplôme élevé et qui ont un besoin de formation tout au long de la vie ; à l’appétence des publics pour des formations flexibles, courtes et personnalisées ; à des enjeux européens d’adaptation des citoyens aux contextes socio-économiques d’aujourd’hui et de demain.