Projets innovants favorisant l’ouverture de l’école aux nouveaux savoirs et aux nouvelles compétences des jeunes
Des initiatives sont mises en place dans certaines écoles et certains établissements afin de favoriser l’ouverture de l’école aux nouveaux savoirs et aux nouvelles compétences des jeunes. Les actions ci-après, identifiées par le Cnesco, donnent un aperçu de plusieurs projets déjà existants.
ViTa : un chatbot créé pour et par les élèves
Mélanie Fenaert, enseignante en sciences de la vie et de la Terre (SVT) au lycée Blaise Pascal à Orsay (académie de Versailles), a développé avec ses élèves un chatbot participatif et durable, hébergé par la Forge des communs numériques éducatifs[1]. Ce chatbot offre un accès gratuit à divers contenus et est facilement accessible sur smartphone tout au long de la scolarité des élèves. Initialement programmé avec 40 questions réparties en 4 thèmes pour réviser le programme de 2de de SVT (questions avec une ou plusieurs bonnes réponses, questions ouvertes, boutons « En savoir plus » associés à un prompt pré-enregistré), le chatbot est maintenant alimenté par les élèves de première spécialité SVT.
À chaque fin de chapitre, ces derniers sont invités à proposer en équipe des questions à choix multiples (QCM) et des prompts, qui sont vérifiés puis intégrés par l’enseignante dans la base de connaissances du chatbot. L’enseignante y ajoute également des vidéos de révision, des exercices interactifs et des prompts pré-enregistrés interrogeant une IA générative de texte, alimentée par la base de connaissances du chatbot. Cette méthode, appelée RAG (Retrieval-Augmented Generation) permet à l’IA de récupérer des informations spécifiques à partir d’une base de données ou d’un ensemble de textes (comme des manuels scolaires ou des ressources éducatives). Cela permet de guider l’IA avec des connaissances pertinentes, tout en évitant de produire des réponses erronées. Cette intégration de l’IA est donc pensée pour encourager un esprit critique, et sensibiliser les élèves aux limites et aux possibilités de l’IA.
❝ La co-construction avec les élèves leur permet de repérer les notions importantes, de travailler la métacognition, de mettre en œuvre quelques notions de programmation légère, et d’aborder l’utilisation de l’IA avec un esprit critique. Les élèves ont bien accueilli le chatbot et se sont impliqués dans la création de QCM à la fin des premiers chapitres. Un travail spécifique sur les rétroactions et le prompt a été mis en place à partir du 2e trimestre, afin d’affiner la compréhension des élèves du fonctionnement de l’IA générative de texte et d’améliorer leurs usages de cet outil. ❞
L’outil a été présenté aux parents via la messagerie de l’ENT et lors d’une réunion parents-professeurs. Le projet est toujours en cours de réalisation durant l’année scolaire 2024-2025. Une fonctionnalité de dialogue avec le chatbot est en cours de test (le chatbot évalue la qualité des réponses des élèves avec des critères fournis par l’enseignante), et donne des résultats intéressants (améliore la qualité et l’adaptation des rétroactions du chatbot à chaque élève).
Mélanie Fenaert, enseignante en SVT
Contact : melanie.fenaert@ac-versailles.fr
[1] La création de ViTa a été possible grâce à ChatMD, un outil libre et gratuit qui permet de créer facilement un chatbot personnalisé à partir d’un simple fichier en Markdown (langage de balisage léger). Son auteur, Cédric Eyssette, professeur de philosophie dans l’académie de Lyon, propose des tutoriels pour prendre en main un chatbot.
Une charte pour une utilisation éthique des IA
Valentin Sanouiller, professeur d’histoire-géographie-EMC au collège du Larzac à La Cavalerie (académie de Toulouse) s’est fixé comme objectif de sensibiliser ses élèves de 4e aux enjeux des IAGen dans le domaine de l’éducation. Après une présentation de l’IA (son fonctionnement, ses enjeux ; nombreux sont ceux qui s’imaginent que l’IA date de 2022), les élèves ont créé des podcasts sur divers aspects des IA, évalués en cours d’EMC.
Après cette phase de découverte, les élèves ont réfléchi en petits groupes aux enjeux éthiques liés à l’IA. Ils ont rempli un questionnaire sur leurs usages de l’IA à l’école, tout en analysant les manières dont elle peut être utilisée de façon bénéfique ou inappropriée dans le cadre scolaire. À partir de ces réflexions, ils ont rédigé une première version d’une charte, qu’ils ont présentée à l’oral devant le reste de la classe. L’étape suivante a consisté en la rédaction collective d’un texte règlementaire sur l’éthique des IA génératives au collège. L’enseignant a également invité les élèves à réfléchir à la gestion, la révision et la mise à jour de cette charte.
Une fois le texte finalisé, Valentin Sanouiller a demandé à ses élèves de rédiger une lettre adressée au chef d’établissement et au conseiller principal d’éducation (CPE), pour leur présenter le projet et solliciter une réunion de validation de la charte. La charte a ensuite été présentée et votée en conseil d’administration. Suite à ce vote, un comité de pilotage a été créé au sein de l’établissement pour assurer la mise en œuvre et la mise à jour de la charte. Ce comité, composé du principal, du CPE, de deux représentants des élèves, de deux représentants des parents et de deux enseignants, se réunira chaque année pour examiner les changements relatifs à la réglementation de l’intelligence artificielle et intégrer de nouveaux usages dans la charte. Les modifications seront adoptées à la majorité.
Enfin, la dernière étape du projet a consisté à diffuser la charte auprès de tous les usagers et à les former aux pratiques éthiques de l’intelligence artificielle dans le cadre scolaire. La charte a été envoyée à tous les élèves, professeurs et parents via la messagerie ENT. De plus, des sessions de présentation ont été organisées pour sensibiliser élèves et enseignants. L’établissement prévoit également l’affichage de la charte sous forme d’infographie, accompagnée d’une version audio afin de garantir son accessibilité à tous.
❝ La rédaction et la diffusion de la charte éthique des usages des intelligences artificielles génératives ont permis aux élèves d’être acteurs de leur citoyenneté numérique, d’accroître leur esprit critique et au collège d’engager une démarche de réflexion sur l’éthique du numérique au regard des enjeux contemporains. ❞
Cette année, les élèves sont engagés dans un parcours approfondi sur l’éthique de l’IA, ponctué par les interventions de plusieurs experts (par exemple, l’éthique de l’IA à l’école primaire, le coût social de l’IA ou encore la protection des données personnelles). L’objectif final est que chaque groupe d’élèves puisse explorer de manière concrète les différents aspects de la charte, en créant une exposition virtuelle accessible à tous.
Valentin Sanouiller, professeur d’histoire-géographie-EMC
Contact : valentin.sanouiller@ac-toulouse.fr
Les « chroniques alternatives », le premier concours de création d’images par IA dans un cadre scolaire ou universitaire
Paul Fermon, enseignant d’histoire-géographie au lycée Raynouard à Brignoles (académie de Nice), a lancé le concours des « Chroniques Alternatives » en partenariat avec le principal de l’école bilingue de Berkeley (Californie), Fabien Lombard. Initialement conçu comme un défi interclasse dans le cadre d’un programme d’échange franco-anglais entre une classe de 2de et une classe de 4e, ce concours a progressivement évolué pour devenir un événement inter-établissements. La première édition, en 2024, a rassemblé une douzaine d’établissements en France et au sein du réseau AEFE (Nice, Athènes, Sarajevo, Boston, etc.), avec plus de 80 créations réalisées.
L’objectif du concours est d’utiliser des outils d’intelligence artificielle pour créer des illustrations explorant des réalités alternatives de l’histoire. Il vise à démocratiser l’utilisation de l’IA tout en adoptant un usage raisonné et critique. Le travail sur les IA génératives d’images permet également d’éduquer les élèves sur la véracité et la vraisemblance de l’information véhiculée sur internet et les réseaux sociaux.
Les élèves doivent produire un document au format A4 (1 à 2 pages) combinant texte et image pour imaginer une version alternative de l’histoire. Il peut prendre diverses formes : page de journal, Une de magazine, carnet d’archéologue, manuscrit ancien, etc. Les participants peuvent utiliser l’IA générative de leur choix, avec une recommandation pour des outils comme Canva éducation ou encore Vittascience (des tutoriels sont mis à disposition des participants pour une bonne utilisation de ces outils).
Tout enseignant ou groupe d’enseignants d’un même établissement peut s’inscrire. Des étudiants peuvent également participer directement en formant un groupe d’au moins 10 étudiants dans leur établissement. Une fois inscrit, le(s) porteur(s) de projet organise(nt) le concours dans son/leur établissement et sélectionne(nt) trois productions finalistes à envoyer à un jury international. Des lots récompensent les meilleures créations dans les catégories lycée, collège et coup de cœur du jury. Le jury est composé d’un président et de dix personnalités du monde de l’éducation, de la recherche et de la création numérique.
Actuellement, 19 établissements participent à la deuxième édition, incluant des collèges, des lycées et des institutions d’enseignement supérieur. Cette édition confirme la forte dynamique internationale du concours, avec des participants venant de New York, San Francisco, Damas, Sousse ou encore Mascate. Le concours bénéficie du soutien, entre autres, de l’académie de Nice, de la Cardie et de la Drane PACA.
❝ Professeurs de tous horizons, embarquez vos élèves dans une aventure avec l’IA et plongez dans les défis du monde contemporain ! Ce concours est ouvert à tous les enseignants des écoles, collèges, lycées et de l’enseignement supérieur, en France comme à l’étranger. Imaginez des élèves de France, des États-Unis, du Canada, de Grèce, de Bosnie-Herzégovine, du Maroc, de Belgique et d’ailleurs travaillant ensemble sur un projet commun ! ❞
Paul Fermon, enseignant d’histoire-géographie, classe Médias
Contact : paul.fermon@ac-nice.fr
« En selle et sur scène pour la planète », un voyage éco-artistique
Durant l’année scolaire 2022-2023, un groupe de 28 élèves de 4e du collège Jacques Brel à Taninges (académie de Grenoble) a conçu un projet ambitieux : parcourir plusieurs villes à vélo pour y présenter un spectacle de danse contemporaine consacré aux enjeux environnementaux. Ce projet visait un double objectif : éveiller les consciences des jeunes aux enjeux écologiques (mobilité douce, lutte contre le gaspillage alimentaire), tout en favorisant le travail collaboratif et l’épanouissement personnel à travers un engagement collectif.
Les collégiens, en collaboration avec divers professionnels, ont participé activement à toutes les phases du projet, depuis la création artistique jusqu’à l’organisation logistique, acquérant ainsi des compétences concrètes en gestion de projet et en collaboration.
Le processus a débuté en octobre 2022, avec la préparation du spectacle lors des cours d’EPS, en collaboration avec l’enseignante de français. L’hiver 2023 a été consacré à la recherche active de partenariats. En avril 2023, une compagnie de danse spécialisée dans les thématiques environnementales a proposé des ateliers chorégraphiques pour perfectionner le spectacle, avant de donner lieu à une première représentation publique. Le printemps et l’été 2023 ont permis de finaliser le projet avec des formations sur la nutrition animées par une diététicienne du comité départemental olympique et une formation sur la sécurité à vélo. En septembre 2023, les élèves ont entamé leur périple à vélo, présentant leur spectacle dans plusieurs écoles primaires. Après une semaine de voyage, le groupe a fait étape dans les Landes pour apporter son soutien aux territoires sinistrés par les incendies de 2022, notamment lors d’une rencontre avec un représentant de l’Office national des forêts.
Cette initiative interdisciplinaire a mobilisé cinq enseignants, un éducateur sportif et de nombreux intervenants extérieurs. La quasi-totalité de l’équipe pédagogique de la classe s’est investie en intégrant des aspects du projet dans leurs enseignements disciplinaires. Cette aventure, documentée par un film projeté au cinéma local, a inspiré d’autres enseignants de l’établissement à repenser leurs voyages scolaires en impliquant davantage les élèves dans leur conception. Le projet sera reconduit annuellement, avec des thématiques variées mais toujours axées sur la solidarité et l’écologie.
Un bilan réalisé en 2024 avec la psychologue de l’Éducation nationale de l’établissement a révélé l’impact de cette expérience sur les élèves : 78 % d’entre eux ont choisi une thématique environnementale pour leur oral du Brevet, témoignant de l’empreinte durable de ce projet sur leurs parcours et leurs consciences.
❝ Nous ne pensions pas que cette formation artistique transformerait autant et aussi profondément nos élèves. Et nous pouvons même aller plus loin : nous pensons que cela a apporté également aux familles. En effet, l’accès à la culture et notamment les spectacles vivants est difficile dans notre vallée, et nous pensons qu’une graine a été semée chez ces élèves et leurs familles, comme en témoignent les résultats de nos sondages. ❞
Julien Bouvier, professeur d’EPS et porteur du projet
Contact : julien.bouvier1@ac-grenoble.fr
« La Bâche Family » : création et vente d’accessoires écoresponsables
Depuis plus d’un an et demi, les élèves du lycée Élisa Lemonnier de Petit-Quevilly (académie de Normandie), se sont lancés dans un projet pédagogique écoresponsable baptisé « La Bâche Family ». Ce projet a vu le jour sous l’impulsion des enseignants du lycée et grâce à un partenariat avec la Société rouennaise de bâcherie et corderie (SRBC), qui fournit des chutes de bâche difficiles à recycler, mais idéales pour créer des produits durables.
Les élèves de la filière « Métiers de la mode » récupèrent ces matériaux pour concevoir des sacs et accessoires destinés aux utilisateurs de mobilités douces (vélos, trottinettes, etc.). Les élèves participent à toutes les étapes de fabrication, du traçage des patrons à la couture, en passant par le découpage et l’assemblage des attaches. Ils tournent régulièrement entre les différents postes, développant ainsi une polyvalence et des compétences techniques variées. Le projet a rapidement dépassé le cadre initial de l’atelier. Les élèves de « Métiers du commerce et de la vente » promeuvent les dernières créations dans une boutique à proximité de l’atelier. Cet espace vitrine permet aux élèves de s’exercer à la vente ; c’est un véritable outil au service de l’apprentissage des élèves. En parallèle, un site internet non marchand est en cours de développement pour expliquer la démarche pédagogique du projet et présenter les différents produits. Les élèves du CAP Équipier polyvalent du commerce (EPC) ont également rejoint l’aventure et organisent régulièrement des ventes à des événements et salons.
La création de la microentreprise « La Bâche Family », baptisée ainsi par les élèves, a marqué l’aboutissement de cette démarche collective. Accompagnés par l’association Entreprendre pour Apprendre, les élèves ont ainsi appris les rouages de la gestion d’entreprise, de l’ouverture d’un compte bancaire à la réalisation d’une étude de marché. Les fonds générés sont reversés au foyer socio-éducatifs (FSE) du lycée. Environ 80 élèves ont contribué à la création de la marque. L’objectif est de pérenniser la mini-entreprise en l’intégrant progressivement à tous les niveaux du lycée, de la seconde à la terminale. Les élèves explorent également la possibilité de développer leur marque sur le marché allemand grâce à un programme Erasmus.
❝ Nous avons adopté la pédagogie de projet pour rendre nos élèves acteurs de leur propre parcours scolaire. Une véritable dynamique s’est créée autour de ce projet, au point que notre établissement a révisé son projet d’ensemble pour l’intégrer pleinement. Nous rencontrions des difficultés à maintenir certains élèves engagés dans leurs apprentissages, mais désormais, nous observons un réel investissement de leur part. Nous sommes stupéfaits par leur implication, allant même jusqu’à organiser des ventes à l’extérieur le samedi. Cet engagement est particulièrement crucial pour les lycées professionnels. ❞
Les premiers résultats sont très prometteurs : l’implication dans ce projet permet aux élèves de développer des capacités transversales, telles que la gestion du stress et des émotions, la créativité, la pensée critique. Ces acquis devraient aussi les aider à mieux se préparer pour leurs examens du baccalauréat pour lequel ils auront à présenter le projet.
Cédric Delalonde, proviseur
Contact : cedric.delalonde@ac-normandie.fr
« CAP projet 4e ! » : développer les capacités transversales par la pédagogie de projet
Le collège Pierre Mendès France de Woippy (académie de Nancy-Metz) a lancé l’initiative « CAP projet 4e ! » qui vise à développer les capacités transversales des élèves grâce à la pédagogie de projet, tout en s’inscrivant dans une démarche globale alignée avec les ODD des Nations unies.
L’établissement a identifié plusieurs problématiques :
– de nombreux ateliers et projets pédagogiques favorisant les capacités transversales se déroulent hors temps scolaire et touchent seulement une minorité d’élèves volontaires ;
– le rapport d’évaluation 2021-2022 du projet d’établissement souligne plusieurs difficultés : manque de projets interdisciplinaires ; mal-être et manque de motivation des élèves en difficulté ; prise en charge des élèves à besoins éducatifs particuliers de plus en plus difficile ; participation aux projets peu valorisée dans le parcours des élèves, etc. ;
– le poids des programmes, les emplois du temps surchargés ou encore l’absence de formation, ne permettent pas une intégration efficace des compétences transversales dans l’enseignement.
Face à ces constats, l’équipe pédagogique a instauré une demi-journée hebdomadaire banalisée, intégrée aux emplois du temps, pour la mise en place de projets variés, accessibles à tous les élèves de 4e. Cette démarche pédagogique vise à rendre les élèves acteurs de leurs apprentissages, développer les capacités transversales pour favoriser la réussite scolaire, améliorer le bien-être à l’école et le climat scolaire et construire des citoyens éclairés. Les projets sont coordonnés par des enseignants de diverses disciplines, l’infirmière, les professeurs documentalistes, la CPE, ou encore les coordinateurs ULIS, mais aussi par des intervenants extérieurs (centre médical, association/fédération, etc.). :
1. Mini-entreprise : actions et produits liés au développement durable ;
2. Construction d’un atelier écologique, bioclimatique et passif ;
3. Culture et musique du monde : création d’un spectacle ;
4. Serre autonome avec programmation informatique pour maintenir des conditions favorables aux cultures ;
5. Apprendre par le jeu : création de jeux sur le développement durable, comme un escape game ou « les incollables » ;
6. Classe média : histoire des médias, podcasts/webradio sur les ODD, rencontre journalistes ;
7. Sport et bien-être : sport, alimentation et bien-être.
❝ La construction d’un bâtiment écologique permet d’engager les élèves dans une démarche de développement durable, d’ouvrir leur esprit à la diversité des pratiques et au choix raisonné, tout en donnant du sens aux apprentissages dans une situation réelle. ❞ Gwladys A.-L., intervenante projet « Construction d’un atelier écologique »
❝ Tous les jeudis après-midi, on fait du français en s’amusant ! ❞ Arthur, élève du projet « théâtre »
L’ensemble des projets feront l’objet d’une production finale. Avec l’appui d’une chercheuse, l’équipe pédagogique a construit trois outils d’évaluation : une auto-évaluation de l’acquisition des compétences psychosociales des élèves tout au long de l’année ; un entretien mené de façon régulière entre un élève et un intervenant ; un oral en fin d’année.
Hourdia Dupré, principale
Contact : hourdia.dupre@ac-nancy-metz.fr
Inspirons l’École : valoriser les capacités transversales et les engagements citoyens des futurs enseignants
Inspirons l’École est une initiative innovante de l’Inspé de l’académie de Lille Hauts-de-France dont l’objectif est de lutter contre les déterminismes sociaux en favorisant l’engagement des étudiants. Pour cela, l’Inspé s’est donné trois missions :
Donner la voix aux étudiants engagés dans la société : le but est de valoriser l’engagement citoyen des futurs personnels éducatifs, mais aussi d’identifier les capacités transversales qu’ils ont développées à travers ces engagements divers (réservistes, sportifs de haut niveau, pompiers volontaires, bénévoles dans une association, etc.). Stéphane Lembré, chargé de mission, souligne que ces capacités sont déjà reconnues par exemple dans des écoles d’ingénieurs, mais encore peu mises en avant dans l’Éducation nationale.
L’un des enjeux réside dans l’identification de ces capacités transversales : d’une part, les étudiants ne viennent pas spontanément parler de leurs engagements en dehors de l’institut ; d’autre part, au cours des deux années de master MEEF, ils ont peu d’occasion de les valoriser. L’Inspé de Lille a donc choisi d’adresser un questionnaire à tous ses étudiants pour recenser leurs engagements.
L’Inspé souhaite ainsi former ses étudiants à reconnaître et à utiliser ces capacités transversales comme leviers d’épanouissement, de reconnaissance et de transmission. L’objectif est aussi de sensibiliser l’Éducation nationale à l’importance de considérer les profils des futurs enseignants dans toutes leurs dimensions, notamment lors de l’oral des concours. L’ambition est aussi de créer une communauté composée d’étudiants de l’Inspé et d’anciens étudiants, aujourd’hui enseignants ou personnels éducatifs en poste dans l’académie, investis dans la société civile.
❝ Le monde éducatif doit valoriser la diversité des parcours professionnels et ainsi contribuer à l’enrichissement de l’Éducation nationale en prenant mieux en compte la singularité des profils et des expériences. ❞
Un tutorat dans des établissements scolaires partenaires : à l’occasion de l’envoi du questionnaire, il a aussi été proposé aux étudiants de s’engager dans le tutorat et l’aide à l’orientation. Une première phase de recrutement d’étudiants tuteurs a ainsi été lancée. Ces futurs enseignants accompagnent des élèves de plusieurs lycées du territoire via de l’aide aux devoirs, mais apportent aussi leur témoignage et leur parcours, suscitant des temps d’échanges autour des valeurs et des enjeux de l’éducation.
Faire connaître les métiers de l’enseignement auprès des lycéens de l’académie : l’Inspé de Lille HdF s’engage également à informer les lycéens de l’académie sur les différentes voies d’accès aux métiers de l’enseignement, souvent peu connues. Grâce au soutien de la Région Hauts-de-France, ce projet facilite ainsi les rencontres entre les établissements scolaires et les étudiants de l’Inspé, en permettant des témoignages concrets sur les parcours professionnels et en favorisant la transition entre enseignement secondaire et enseignement supérieur.
Stéphane Lembré, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Lille / Inspé Lille
Contact : stephane.lembre@univ-lille.fr
Ce projet fait écho à la prochaine conférence de comparaisons internationales du Cnesco sur « le métier d’enseignant : quelles évolutions, à quelles conditions ? » (novembre 2025).